USA : les économistes craignent que la reprise laisse des légions de sans emploi

IHT 22 février 2010

Sous l'image de la désolation dans l'ile de Madère (Portugal) après le passage de la tournade, les Américains s'inquiètent pour les chômeurs des classes moyennes touchées par la crise. "La nouvelle classe pauvre gonfle alors que le filet de sécurité craque". La reprise économique annoncée risque de ne pas créer d'emplois. C'est à peu près la même chose en France avec l'arrivée cette année de 1 million de chômeurs en fin de droits.  
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Il y a plus de 30 ans, le documentariste américain Frederick Wiseman filmait un centre d'aide sociale aux Etats-Unis. "Walfare", un film que j'ai emprunté un jour à la médiathèque de Lille et qui m'avait fait froid dans le dos. Tout le monde craint de se retrouver là. 

A 80 ans, Wiseman est revenu sur le devant de la scène fin 2009 avec son film sur "La Danse", 17 semaines de tournage à l'Opéra de Paris. Comme d'habitude, l'homme laisse tourner et capte des scènes de vie. Pour tous ceux qui s'intéressent au documentaire, c'est vraiment un maître. Wiseman a aussi tourné dans les milieux de la mode, les banlieues, un hôpital psychiatrique ainsi que dans les labos qui torturent les animaux. Nôtre drôle de monde !... Wiseman ne fait jamais un commentaire, il laisse parler l'image. Et, bizarrement, on m'a dit qu'il est preneur de son et monteur, ce n'est pas lui qui fait l'image. En revanche, sa présence continue sur un lieu lui permet de saisir de vrais moments de réalité. Dans un de ces films, il y a une discussion  assez tendue entre flics de proximité et des jeunes... Comme tout à fait, comme tous les jours, dans nos "banlieues". Le monde va : les classes pauvres grossissent. 


Aller voir le site de Charlie Rose, grand interviewer américain. Il a reçu Frederick Wiseman, le 28 janvier 2010. "Je pars sans plan, dit Wiseman, je me laisse conduire par ce qui se passe et ce que les gens me disent. Je construis à partir de ça une histoire. Mes films sont de la réalité fiction."